Une pièce classique revisitée sous le ton de la comédie, ponctuée de notes de musique avec pour arrière plan une critique sociale qui trouve des échos dans notre société actuelle.
Iphicrate et son valet Arlequin font naufrage. Ils débarquent dans l’île des esclaves, une île fondée, il y a une centaine d’années par des esclaves révoltés. Dans cette île, les maîtres deviennent des valets et les valets des maîtres. Ainsi, Iphicrate et son laquais Arlequin, Euphrosine et sa soubrette Cléanthis échangent leurs vêtements, leurs noms et aussi leurs conditions… Qu’il s’agisse de l’antique république d’Athènes et ses esclaves, du servage médiéval, du commerce triangulaire ou de l’esclavagisme moderne… avec plus ou moins de violence, de maquillage, de réglementation, la relation maître-esclave perdure. Dès l’aube du siècle des Lumières, Marivaux nous livre avec sa pièce L’Ile des esclaves une ébauche de réflexion sur nos conditions respectives. En nous proposant l’idée d’un jeu de rôle ou le maître devient l’esclave et l’esclave le maître, Marivaux nous invite à une introspection sociale et élargit notre regard d’analyste. Ici pas « d’ascenseur » mais plutôt un « échangeur social », juste le temps de mieux comprendre la nature de nos positions, de leurs fondements, de leurs mécaniques.
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