Sous l’arête du couteau dont il dompte avec talent la rudesse, Maurice Le Mounier met en scène des lueurs tamisées de nuances pastel et de tons opalins où vibrent, épanouis, des fulgurances de braise et des éclairs rutilant d’ors purs. La composition de sa toile est harmonieusement architecturée autour de vastes “à plat” sur lesquels s’inscrivent subtilement des rehauts, des inclusions ou des “taches” chargées de mystère comme des hiéroglyphes. Epris de perfection, il apporte à sa création un soin extrême que la matière de sa toile traduit admirablement dans une remarquable utilisation de l’huile, en glacis, en épaisseurs, en volumineux copeaux comme en “jus” coulés. Son recours aux variations de matière apporte, avec bonheur, un degré supplémentaire à son écriture artistique. L’image réelle est son inspiration, mais elle n’est pas sa fin. Il a le goût du mystère, du rêve et de la poésie. Sa peinture, franche, éclatante, inspirée n’est ni figurative ni abstraite, elle est un hymne à la couleur. L’expressivité de son oeuvre porte l’empreinte de la sensibilité hors du commun de cet homme altruiste, porteur de sentiments communicatifs, d’un véritable amour de la vie et des autres. Michel JACQUET Ecrivain et critique d'art |