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Ensemble de Gagaku impérial Reigakusha Musiques et danses traditionnelles du Japon
Ensemble de gagaku impérial Reigakusha Sukeyazu Shiba : direction musicale PROGRAMME DU CONCERT Kangen Bugaku
Entracte Toru Takemitsu Shûteiga
Toshiro Saruya Rinkoku
Le gagaku est né au cinquième siècle, alors que le Japon intégrait à ses chants oniriques la musique et la danse venues de Chine et de Corée.
Cet art, intimement lié aux fêtes shintoïstes et aux grandes cérémonies, a achevé de parfaire sa magnificence stylistique au Xe siècle.
Dès lors, il s’est transmis au fil des générations, suivant les principes édictés par la famille impériale, à laquelle il est avant tout réservé. La subtilité des arrangements vocaux jouant sur des micro-tonalités, et la virtuosité des ensembles instrumentaux alternant emphase et silence, ont fait du gagaku une matrice essentielle de toute la musique japonaise, jusque dans ses développements les plus récents.
Et ce malgré un quasi-confinement durant mille ans dans les arcanes du pouvoir central.
Ce n’est en effet qu’à partir de 1956 que les orgues à bouche, hautbois, flûtes, harpes, luths, tambours et autres gongs vont enfin pouvoir toucher de plus larges publics. Tout d’abord à travers le récital bi annuel institué par le Département de Musique de la Maison lmpériale, réservé à un public trié sur le volet, puis grâce aux concerts en province et même à l’étranger, à commencer par la Grande Salle de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York !
C’est le début d’un nouveau rayonnement pour ces musiciens, gratifiés du titre plus qu’ honorifique de « Trésor National Vivant ». Pour autant, loin d’en pervertir les fondamentaux, cette ouverture au monde ne fait que nourrir l’imaginaire foisonnant du gagaku. À cet égard, l’ensemble Reigakusha, initié en 1985 par le maître Sukeyazu Shiba, est emblématique de ce double mouvement. Son but : préserver cet art millénaire tout en le soumettant aux (re)créations contemporaines.